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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/397

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LE DIABLE AU CORPS.

LE TRÉFONCIER, surpris.

Allez-vous l’avouer ?

LA MARQUISE.

J’y suis décidée, pour vous ôter le plaisir d’en faire un sujet de raillerie. Eh bien, chacun a ses visions, comme vous allez l’apprendre. — Demandez à Madame ce qu’aurait pu voir ce matin une personne, qui, au lieu d’aller bien loin écrire une lettre, serait demeurée derriere la porte de mon cabinet de toilette, l’œil au guet à certain petit trou bien perfide, exprès ménagé pour servir la curiosité.

LA COMTESSE, au comble de l’étonnement.

Ah, diablesse !

LA MARQUISE, d’un
ton victorieux, mais amical.

Ah, triple luronne ! pour ne rien dire de plus.

LE TRÉFONCIER.

Un moment : je n’y suis pas, moi : si c’est là vous éclaircir, Mesdames…

LA COMTESSE, riant.

Voici le fin mot, mon cher. — Je suis la sotte dans toute cette affaire : Mons Belamour m’a rouée, et Madame se fiche de moi.