positions faites, le Prélat, avec ses parens, vole à la petite
maison, où la Marquise et son amie ont été reçues par
Adolph avec tout l’empressement imaginable, son patron
l’ayant prévenu du mérite musical de ces virtuoses supposées,
et leur charmante figure ayant ajouté à cette
avantageuse opinion. Il n’a pas été bien facile au bon
Adolph, ignorant notre langue et peu versé dans nos
belles manieres, d’exprimer tout ce que la précieuse apparition
de ces Dames lui fait éprouver ; mais du moins
il s’est assez bien tiré d’affaire pour qu’elles soient fort
contentes de lui ; sa vraiment belle figure a fait le reste.
Il est déja fort goûté, et les deux friponnes, par leurs
mines, par de petits mots, se sont déja dit une infinité
de folies à son sujet. — Pendant la course du Tréfoncier
avec ses cousins, le premier a eu le tems de leur faire,
sur le compte de la Marquise et de son amie, un roman…
— « Ce sont, mes amis, des actrices distinguées d’une
grande ville de province (leur a-t-il dit.) Il faudra que
vous les traitiez d’abord avec quelques égards ; mais je
vous conseille de brusquer ensuite les choses, et je
crois pouvoir vous assurer d’avance que vous tirerez
fort bon parti des dispositions favorables où je viendrai,
sans doute, à bout de les mettre. Vous savez que l’état
des planches[1] ne comporte pas une inexpugnable chasteté ?
— Outre les personnes qui m’attendent chez
moi, deux autres surviendront probablement, inférieures
en talens, il faut l’avouer ; mais qui ne le cedent
gueres aux premieres en fait de charmes. » — Enfin,
pour que l’étiquette ne puisse rien gâter, ces Messieurs,
- ↑ Du théatre, du spectacle.