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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/445

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LE DIABLE AU CORPS.


Zinga : c’est la folie du moment ; c’est une envie à laquelle rien au monde ne ferait renoncer la petite folle ; mais quel inconvénient se trouve-t-il à concevoir, avec ce caprice, celui de contenter le vôtre !… Voyez, M. Frédéric, Zinga renversée, et sentant déja sur l’irritable lentille de son brûlant clitoris, la plus libertine et la plus adroite de toutes les langues : Que veut dire maintenant ce geste indicatif, fait de votre côté par l’agente, et le soin qu’elle-même se donne de détourner une forêt de cheveux dont sa croupe demeurait tapissée ? Croyez-moi, cela vous regarde, vous êtes attendu, desiré. Deux lices se présentent ; vous pouvez choisir ; mais, si la rigueur de Nicole ne vous a pas fait passer votre derniere tentation, risquez ici l’aventure, je gage que vous réussirez mieux. — Frédéric ne fait qu’un saut de sa place aux ronds objets de son desir. Il se met, en expert, non pas l’anneau d’Hans-Carvel[1], mais l’autre : pas la plus petite humeur à essuyer. Cependant, il se fait un peu moquer de lui, parce que (tant l’habitude est forte) il paraît oublier qu’il n’embroche qu’un cul féminin, et cherche par-dessous ce qui manque au beau sexe. Le ridicule de cette distraction n’échappe

  1. Tout le monde connaît le conte de ce nom, l’un des plus ingénieux de l’inimitable La Fontaine… Le bon homme avait le doigt où vous savez.