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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/510

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LE DIABLE AU CORPS.

LA MARQUISE.

Je retiens donc le pauvre enfant, et pour m’en emparer mieux, je le fais coucher à côté de moi… Il est inutile de te dire que, pendant ce songe vraiment délicieux, je ne me sentais aucun mal, et n’avais aucune idée de ma difformité… car je dois être horrible ?

NICOLE.

Ne pensez pas à cela, Madame.

LA MARQUISE.

Où donc en étais-je ?

NICOLE.

Vous venez de coucher le petit bon-homme auprès de vous…

LA MARQUISE.

Ah ! — Voici ce qui, pour le coup, n’a pas le sens commun… et prouve, cependant, que le sommeil, parfois, nous sert mieux que l’éveil. — Quand je dois m’attendre à ne rencontrer, chez mon blanc-bec, qu’un frêle échantillon de ce qu’il aura peut-être un jour d’aussi beau qu’un autre, je trouve… oh ! j’en jure, qui que ce soit de ma société, ni Limefort lui-même, ni le colossal Adolph, ne me donnerent jamais l’idée de rien d’aussi terrible… Il faut être en délire, comme j’y étais, pour se forger un attribut viril de ce modele et de cette qualité… Comme le bras, et de fer, m’amie !

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