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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/537

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LE DIABLE AU CORPS.


marcher à jarret tendu ; et ne pas manquer à presque toujours avoir un bras héroïquement en triangle avec le flanc. Plus d’un Orosmane de coterie bourgeoise n’en a pas autant su la premiere fois qu’il a dû figurer sur les tréteaux de Melpomène. « À quoi tout ceci doit-il aboutir ? se disait tout bas le faux Musulman, étonné surtout de ce qu’un carrosse décent était prêt pour le retour » : on n’avait eu pour venir que le fourgon de la banlieue. — Mais il fallait qu’enfin Hilarion fût instruit.

En conséquence, dans la voiture bien close et les stores abaissés, l’ambassadrice, après s’être un moment recueillie, daigna lui parler dans ces termes. « Quoiqu’on pût, Seigneur, se dispenser de rendre compte à votre Hautesse des motifs qu’on a pour qu’elle se trouve ainsi travestie, je suis assez complaisante pour lui faire part de ce dont il tourne… »

NICOLE, poursuit.

Lorsque vous trouvâtes bon, infâme paillard, d’abuser de votre saint ministere pour commettre une horreur avec Madame, elle était, comme trop bien vous le savez ? en delire. En vain vous avez prétendu qu’elle y paraissait fort occupée de votre petit puant[1]

  1. Il y a deux choses à remarquer ici : l’une, l’aigreur de Nicole contre le frere lai ; l’autre, l’envie qu’elle a,