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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/598

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LE DIABLE AU CORPS.


dévergonderie qui pouvait entretenir les bonnes dispositions du solide Chevalier. — La proposition qui va suivre était dangereuse : elle la risque pourtant.)

NICOLE.

Mon cher Chevalier jugerait-il à propos d’en faire autant ?

                  (Elle fait en même-tems un pas vers lui, le pot-à-l’eau, la cuvette dans les mains, et une serviette sous le bras.

LE CHEVALIER, sautant à bas du lit…

Ah, dé toute mon ame. Lave dé tes belles mains cé pétit monsiur-là…

NICOLE, souriant et lavant.

Pas tant petit, ne vous déplaise.

(Cette seconde toilette se fait le plus gaiement du monde. Pendant que Nicole verse de l’eau sur l’inamollissable engin, le patine, le caresse, et le fait trotter dans sa main de maniere à faire aller, peut-être, au plus loin les choses (si ce n’était ce qui s’est déja passé), l’heureux Chevalier promene ses mains sur les innombrables beautés de la soubrette, baise et bouche, et tetons, et bras, manie les superbes cheveux, affranchis de la coiffe de nuit pendant la bagarre. Descendu enfin le long du rable, il semble saisi d’une inspiration subite, et fait tourner sur elle-même la docile Nicole au moment où elle pose cuvette et pot-à-l’eau…