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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/609

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LE DIABLE AU CORPS.


ou se tairont : cela m’est tout-à-fait égal, et je n’ai nulle envie de savoir leur secret…

LA COMTESSE.

Je me suis cependant chargée de te l’apprendre ; et je me flattais, par la tournure que j’avais choisie, de piquer un peu ta curiosité. — Serais-tu femme à te remarier ?

LA MARQUISE.

Me remarier, moi ? La ridicule question ! Oh non ! non, ma chere amie. Je ne me remarierai jamais.

LA COMTESSE.

On songe pourtant tout de bon à t’épouser.

LA MARQUISE.

Ces Messieurs ?

LA COMTESSE.

Tous deux, si la loi pouvait le permettre : mais du moins l’un ou l’autre.

LA MARQUISE.

Ils extravaguent ! Moi, grace au ciel, jeune encore, jolie, riche et folle de plaisir ! Moi, renoncer à ma liberté, le plus cher de tous mes biens !… Mais quel démon ennemi de mon repos a pu leur suggérer cette idée ?…

LA COMTESSE.

Là, là : calme-toi. Je ne me serais mêlée d’arranger cette affaire qu’autant qu’elle aurait

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