Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/614

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
24
LE DIABLE AU CORPS.

LA COMTESSE, l’embrassant.

Ah, bien au contraire ! Tu me vois dans l’enchantement. Je veux, à tout prix, ce Félix. Si tu ne me le cedes pas, je l’enleve ; je me l’attacherai ; je ferai sa petite fortune. Quel plaisir d’avoir une jolie créature qui, d’après ce que tu m’en dis, fera son capital de ce que mes autres chalands ne m’accordent gueres que par complaisance[1]. Je me ferai donc loyoliser à discrétion ! Je ferai loyoliser mes fouteurs tant que bon me semblera ! Quand, vers la fin d’un assaut, je sentirai décliner la vigueur de mon champion, Félix aussi-tôt, appellé comme un corps de réserve, vous enfilera mon gaillard et ressuscitera les desirs…

(Elle chante avec charge :)


Il me semble déja
Que je vois tout cela.

(De la Laitiere et les Chasseurs.)


Que je vais être heureuse !

                  (Elle se jette sur la Marquise et lui fait avec pétulance cent polissonneries.)

LA MARQUISE, gaiement.

Eh bien, eh bien ! Quelle vivacité ! Que diable voulez-vous que je fasse à ce cul scélérat

  1. On se souvient que la Comtesse avait déja les mêmes vues sur Boujaron. Cette femme ne s’écarte jamais de ses plans.