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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/616

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LE DIABLE AU CORPS.

LA COMTESSE.

Beaucoup mieux que nos marquis, vrais ou faux, quand ils vont à Londres. — Mais cela nous mènerait trop loin. Revenons aux Jokeys. J’aime à la folie ces charmans enfans qui le jour galoppent tant qu’on veut, et la nuit se prêtent comme on l’entend au bonheur de tout le monde. Je te le prédis, l’usage des Jokeys durera[1].

LA MARQUISE.

Nous verrons. Au surplus, tu peux disposer de Félix, et… Si tu veux, je vais te faire tout-à-l’heure, à son sujet, un petit plaisir.

LA COMTESSE, vivement.

Un très-grand, si c’est de le faire entrer sur l’heure en exercice des fonctions que je lui destine.

LA MARQUISE.

C’était mon idée. — Félix dans un moment apportera nos consommés. Laisse-moi jouer la comédie. Tu feras semblant de dormir bien fort ; tu te seras arrangée de maniere que, moi, sortant du lit, je puisse sans affectation laisser à découvert et dans la posture la plus favorable à tes vues, le superbe objet des futurs services de mon petit libertin. Je lui ferai signe de marcher bien doucement, et moi-même je

  1. La prédiction est accomplie.