Aller au contenu

Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/621

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
31
LE DIABLE AU CORPS.


Quant à moi, je ne te veux aucun mal. Bien au contraire, Regarde-nous : allons, plus de tristesse…

                  (Elle lui chatouille ses petites génitoires et le reste.)


Voyez, comme le pauvre enfant est rentré en lui-même ; il y a de la cruauté, ma chere.

LA MARQUISE.

Oh bien, arrangez-vous. Puisque l’indignité qu’il vous a faite ne vous irrite pas contre lui, je veux bien aussi lui faire grace des étrivieres ; mais, à bon compte, je le chasse.

                  (Comme Félix n’a point encore osé regarder ces Dames, elle se font des mines d’espiéglerie dont il ne se doute pas. L’arrêt de congé qu’il vient d’entendre, aggrave sa douleur. Il saute à bas du lit, et tombe aux genoux de la Marquise.)

FÉLIX.

Oh, ma chere Dame ! ma bonne maîtresse ! vous me chassez !… Que vais-je devenir ? Mon Dieu, mon Dieu ! que je suis à plaindre !

LA COMTESSE.

Ne crains rien, Félix ; tu ne seras pas malheureux : je te prendrai, moi.

FÉLIX.

Vous êtes bien généreuse, Madame. Mais j’ai tant d’obligations à ma bonne maîtresse !… Faudra-t-il que je la quitte accablé de sa disgrace !