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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/638

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LE DIABLE AU CORPS.

LA COMTESSE.

Quant à mon petit Félix, que cette humoriste-là s’avise encore de l’appeller canulle et de le faire montrer au doigt par la valetaille, je ferai souvenir la princesse de son araignée[1] et de ses nattes.

LA MARQUISE, riant.

Voilà du plus fin dépit, ou je n’ai pas l’honneur de m’y connaître. — Mais, pourquoi n’aurais-tu pas un peu d’indulgence pour les escapades monastiques, toi qui, si j’ai bonne mémoire, voulais me raconter, un jour, que tu t’étais parfaitement bien trouvée d’être tombée, jadis, dans un essaim de moines !

LA COMTESSE.

Jadis, jadis ! Ne dirait-on pas que j’ai cent ans, et que cette aventure date de l’autre siecle ! Sachez, Madame, qu’il n’y a pas plus de dix mois de ce dont je vous parlais. Mais, pardieu, je n’avais pas à faire à des capucins. Je le dois cette histoire : sur ma parole, elle t’amusera…

LA MARQUISE, avec dédain.

Fais-m’en grace, mon cœur ; car de tout tems j’eus pour cette moinaille un dégoût[2]

  1. Voyez la fin du 2e. Volume.
  2. Ici, la Comtesse aurait beau jeu si elle savait l’histoire de la recommandation de l’ame et ses suites ; mais sachant seulement que son amie est grosse, et supposant qu’elle
La