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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/641

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LE DIABLE AU CORPS.

LA COMTESSE.

— Oui, Dom Ribaudin (ripostai-je gaiement.) Mais Minette de Condor est aujourd’hui la Comtesse de Motte-en-feu. — À la bonne heure : quant à moi, toujours Ribaudin pour vous servir. — S’il y entendait malice, il faisait bien ; car ma premiere idée, très-involontaire, avait été que cette rencontre pourrait bien aboutir à quelques nouveaux services de la part de l’honnête Bernardin. Il m’avait beaucoup plu dans le tems de nos folies. Je le trouvais encore tout-à-fait à mon gré, et je jeûnais depuis trois jours !

LA MARQUISE.

Depuis trois jours ! Je conçois qu’après un si long carême le diable en personne vous eût donné de l’appétit.

LA COMTESSE, gaiement.

Vous m’injuriez ! Eh bien, vous ne saurez pas mon histoire. — J’ai fini.

LA MARQUISE.

Mon Dieu ! vous mourez d’envie de me la raconter. — J’écoute… et je te veux tant de bien…

(Un baiser.)


que, pour la premiere fois de ma vie, je vais m’occuper avec intérêt d’un moine, puisqu’il a pu te paraître agréable.

LA COMTESSE, la caressant.

Voilà ce qui s’appelle bien réparer ses torts.

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