Aller au contenu

Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/695

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
103
LE DIABLE AU CORPS.

LA MARQUISE, raconte en
peu de mots, ce qu’on en a lu dans l’argument par
lequel débute cette partie.

— Et vous ? que nous apprendrez-vous de ce scrupuleux gentilhomme ?

LE COMTE.

Que c’est un faquin. Je me rappellais fort Bien de l’avoir vu, faisant flores chez plus de vingt coquines du moyen vol… Mais pardon. Marquise. J’oubliais, comme un étourdi, que c’était aussi votre plus que Tire-six.

LA MARQUISE.

Allez, allez, Monsieur le mauvais plaisant.

LE COMTE, d’un ton sérieux.

Ah, parbleu ! c’est dommage que je n’aye pas été instruit plutôt. — Peu de jours avant qu’il ne vînt chez vous, ce croquant ne m’a-t-il pas fait l’honneur de me voler au jeu quelques centaines de louis. Dupe de son apparence militaire, je voulais, tout encaloté que je suis, le tracasser et me faire peut-être une affaire d’honneur avec lui ; quelqu’un d’honnête, qui se trouvait là, me fit signe ; je fus prudent : il alla dire deux mots à l’oreille de mon escroc, qui, fort troublé, fit un salut profond, et plia bagage aussi-tôt, emportant mes propos et mes louis d’or. Je n’ai pu revoir qu’hier l’officieuse personne… Devinez ce que c’est que ce Monsieur de Rapignac ?

  3
7…