Conbannal pensa vîte à faire de sa fortune un
usage louable et qui participât de la reconnaissance
dont il était pénétré pour son adorable
maîtresse. Elle aimait infiniment sa camériste
Philippine : il venait de prendre pour cette charmante
créature un goût vif, dans lequel, au
surplus, il entrait peut-être un peu de dépit
contre cette Nicole si fiere, si dédaigneuse, et
qui s’était si fort pressée de devenir Madame de
Fortbois. En un mot, Monsieur de Conbannal
offrit sa main à Philippine, qui, ne l’eût-elle
pas trouvé d’ailleurs fort joli garçon, l’eût volontiers
épousé pour ses autres avantages.
Ce n’était pas sans regret que la Marquise voyait ainsi sortir de son service trois personnes qu’elle aimait et dont elle avait été si contente : mais leur bonheur la consolait. D’autres filles-de-chambre, un autre coiffeur furent engagés ; toutefois avec le dessein de les tenir absolument sur le pied de domestiques, et de ne les admettre jamais dans cette familiarité dangereuse, dont, par miracle, leurs prédécesseurs n’avaient point abusé.
La Marquise, heureusement née, avait naturellement de la dignité ; la fougue du tempérament, la mauvaise compagnie, dans laquelle feu son mari l’avait fait vivre, pouvaient l’avoir entraînée bien au-delà des bornes du libertinage ordinaire et tolérable ; mais, devenue libre et