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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/727

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LE DIABLE AU CORPS.


travers le cylindre du godemiché une dose de lait dans le brûlant vagin de la Comtesse. À chaque jet elle laisse échapper un accent passionné. Au fort de la crise, elle profere deux ou trois fois le mot énergique qu’on sait lui être familier en pareille circonstance. La Marquise, par de délicieux baisers, tâche de compléter l’illusion de ces ébats postiches. Quand ils sont consommés, on entend un rire masculin à travers le feuillage ; la Marquise un peu confuse, se dégage et va se jeter, encore armée, sur le banc de gazon qui fait face. La Comtesse, qui a très-bien reconnu la voix du cher Tréfoncier, ne s’est point effrayée et n’a presque pas changé d’attitude.

LA COMTESSE.

Comment ? ce diable d’homme était-là !

LE COMTE, entrant.

Pour vous servir…

                  (Voyant que la Marquise essaye de quitter le godemiché.)


Eh non : de grace, une minute. Trouvez bon que je voye en place et bien à mon aise l’effigie du vénérable boute-joie de Dom Ribaudin.

LA MARQUISE, le laissant
approcher.

Méritez-vous bien, Monsieur l’espion, qu’on ait pour vous autant de complaisance ?

                  (Elle a pourtant celle de le mettre à même de voir aussi bien

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