godemiché, qui ne s’y loge pas sans quelque difficulté,
mais qui cependant fait enfin son office, au moyen d’un
léger mouvement de la tête semblable à celui d’une pagode.
Pour lors, chacun travaille et s’entr’aide : c’est
quelque chose de ravissant pour la lascive Comtesse,
que de voir aller et venir à deux doigts de ses yeux ce
fier outil dans l’orifice de corail de la Marquise. Le
Comte sent aussi tout le prix de ces deux hémisphères
de neige rosée qui, à chaque mouvement, reviennent
assez près de lui pour qu’il en sente la voluptueuse chaleur.
La Marquise, de son côté, s’exalte, se retrace la
scene du couvent où sa petite amie fut si vigoureusement
fêtée. Elle se peint un prieur d’une beauté proportionnée
à ce qu’elle connaît de lui, et s’en croit à son tour
exploitée… Les imaginations sont montées à tel point
que cette ridicule passade a tout l’effet de la plus galante
jouissance. Jamais la Comtesse n’avait donné tant
de plaisir à son capricieux enfileur. Jamais elle-même
n’avait été aussi contente de lui. Elle était bien assurée
qu’il n’avait point triché cette fois, et que bien fidélement
leurs prolifiques onctions s’étaient confondues : ce
qui du côté du Comte, était bien plus souvent feint
qu’exécuté. La Marquise aussi parfaitement amusée, ne
peut s’empêcher de s’écrier en dardant certain élixir dont
deux gouttes tombent sur le front de son amie : « Ah !
fortuné Ribaudin ! que tu dois être aimable ! »