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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/786

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LE DIABLE AU CORPS.


veut être dieu ? déesse ? héros ? Américain ? Indien ? porter le froc ou la robe ? être un grand ? un artisan ? un personnage de comédie ? J’ai le monde entier dans mon magasin de théatre ; on n’a qu’à parler. — Vous, céleste ? (s’adressant à la Princesse) voudriez-vous étrenner une parure de Junon ? elle doit vous aller à merveilles. (L’orgueilleuse accepta.) Au surplus, je ne me permets que d’indiquer (continua-t-il), c’est à chacun de choisir, et l’on sera servi… — Moi, interrompit brusquement la Comtesse, je ne veux être que Cabaretiere d’une guinguette. — À la bonne heure : que chaque Dame s’explique de même pour elle et pour son cavalier. Belle Junon ? que faites-vous du vôtre ? — Un invalide. — Fort bien ! (dit le pointilleux Lowenkraffe, en se mordant les levres) j’obéirai ; mais quinze jours plutôt, votre divinité n’eut pas eu l’idée de me faire cette épigramme. — Quant à moi (dit le Priape Napolitain) je ne puis quitter mon uniforme ; Ladi, s’il lui plaît, optera pour elle seule. — Bacchante (cria-t-elle aussi-tôt) faisant une cabriole immodeste qui décelait tout le talent qu’elle était femme à déployer dans un tel rôle.

— À vous, charmante d’Angemain ? (c’est toujours le Tréfoncier qui questionne.) — Je fais (dit-elle) de Sir John, un matelot. (C’était tout de bon l’obliger avec beaucoup de finesse, puisque l’Anglais, absolument sans manieres,