Aller au contenu

Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/789

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
193
LE DIABLE AU CORPS.


claire et pressante déclaration était à peine dans les mains du beau Chevalier, qu’il se passa la scene contrariante décrite plus haut et qui dissolvait la joyeuse société. Pasimou n’avait pu, là-bas, que serrer, en passant, la main à sa nouvelle Angélique ; mais, effectuer ce qu’elle demandait, était quelque chose d’impraticable dans un lieu qu’on se hâtait de déserter, et dont il fallait qu’eux-mêmes s’éloignassent. Pasimou ne put donc que se perdre dans la foule, abandonnant M.me des Clapiers, sous un léger prétexte. Celle-ci, bientôt inquiete de ce qu’il ne reparaissait point, avait été l’attendre dans le vestibule. Un personnage y attendait aussi, se cachant le visage dans un ample manteau, « Est-ce toi, Pasimou ?… réponds-donc ?… c’est assez plaisanter… tous les mécontens se retirent, il est tems aussi de penser à nous. » Mais le mystérieux emmaillotté ne parlait ni ne voulait montrer sa figure.

Cependant, Pasimou est déja bien loin ; il s’était fourré dans la voiture qui ramenait l’adorable Marquise dont lui-même est aussi très-vivement épris.

M.me des Clapiers s’impatiente. « Qui que vous soyez, Monsieur, (dit-elle à l’homme au manteau) vous êtes bien peu galant ! — Chut, chut, Madame. » (C’était Eselsgunst, qui, sans dire gare, avait planté là sa M.me de Caverny.)

  3
13