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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/794

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LE DIABLE AU CORPS.


retarder la pétulante activité des deux rivaux.

Non, chers lecteurs, je ne vous ferai point le minutieux détail des circonstances de leur manœuvre. Ce tableau, bien qu’original, sans doute, serait monotone et manquerait de piquant aux yeux de la plupart de vous. La brutale folie de multiplier un acte égoïste et d’y signaler sa vigueur, ne peut intéresser, encore moins émouvoir. On aime la peinture des plaisirs et même des caprices ; mais la tache que se sont donnée deux dépravés, bien éloignés de connaître le vrai beau du libertinage (car il a le sien aussi) ne peut qu’étonner s’ils la remplissent, ou paraître, dans l’autre cas, du dernier ridicule.

Plus gaie sans contredit et beaucoup plus intéressante serait pour vous, la description de nombre de jolies passades qui se faisaient parallèlement à la sérieuse et durable scene des parieurs ; mais ces épisodes offusqueraient infailliblement leur action, qui, pour le moment, est la principale. Vous les oublieriez tout net si vous alliez vous occuper de la petite Comtesse-Cabaretiere, qui, feignant d’être jalouse d’un léger hommage que son Paillasse vient de rendre aux tettons de la Vérité, s’est hâtée d’enlever à celle-ci son Apothicaire et d’exiger de lui, dans le sallon des délices, une double preuve de son double savoir-faire ? Si, quittant cet objet, vos yeux allaient se fixer sur notre Raccrocheuse de