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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/824

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LE DIABLE AU CORPS.


vous ébattre à la barbe de votre éternel ennemi…

À peine Priape a-t-il, brûlant de desir, jetté ses bras au cou de son féminin Ganimede, que le petit démon, par un mouvement prompt comme l’éclair, le déloge et du même tems, plante, jusqu’au poil, dans son brûlant vagin ce dont elle vient de frustrer l’autre moule. « Ohimé (s’écrie aussi-tôt le Dieu trahi, faisant de violens mais inutiles efforts pour se dégager, car dès qu’il est tombé dans ce caribde, l’adroite Cabaretiere s’est, des deux mains, cramponnée au poil long et touffu du priapique haut-de-chausse. Chiavaculi pourrait se lever, reculer ; mais il entraînerait avec lui sa perfide et ne viendrait point encore à bout de se délivrer d’elle… Quel embarras !) — Oïbò, Signora !… Quanto basta… L’altro ? l’altro ? per pietà ? » Vainc priere : l’obstinée le travaille circulairement à se déhancher, tant ses mouvemens sont violens et rapides. « Troppo burlato ;… Sapete dunque… Un guiramento sacrato… Ascoltale. — No, Signor, (elle savait l’Italien) cosi vaglio, cosi Sara. — Perfida ! — Su, su, cornuto amante. — Culo, per grazia ? — Prià ciò chi pretendo, dopo forse… — Dio ! qual tradimento ! impio Chiavaculi ! »

À travers ce colloque et toutes les exclamations du désolé Priape, dont le ridicule faisait rire tout le monde à se tenir les côtes, le savant culetage de sa traîtresse opérait et la besogne s’avançait