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Page:Nerciat - Le Diable au corps, 1803.djvu/831

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LE DIABLE AU CORPS.


titre, n’est, chez son nouveau maître, que ce qu’il était chez la Comtesse ; un amant-valet.

On serait tenté de croire le Comte Tréfoncier converti, s’il n’avait pas, depuis la réforme de son sérail[1], acquis une niece et un fort joli secrétaire-intime. Là premiere est cette belle Nimmernein, qui, l’on ne sait comment, s’est trouvée tout-à-coup être parente, et demeure, en conséquence, chez son parent, de la maison duquel, sous le nom de Madame la Comtesse de Himmelsgluck[2], elle fait les honneurs. Le secrétaire est un ci-devant virtuose chantant (mais non soprano, qu’on ne s’y trompe point.) Ce beau jeune homme, à qui la niece de nouvelle date prétendait avoir de grandes obligations, a été d’autant plus volontiers engagé par le Prélat, que joli cavalier, et ses talens étant d’ailleurs très-agréables, s’il n’eut point été compris dans le marché, M.me la Comtesse aurait refusé net ce titre et tous les autres avantages offerts par son Excellence.

Dupeville, au bout de huit jours de commerce avec M.lle d’Angemain, a prétendu que la rencontre de cette adorable personne était pour lui une faveur particuliere du Ciel. Aussi s’est-il hâté

  1. Il a toutefois conservé sa tendre Négresse.
  2. Himmelsgluck : en français, bonheur du Ciel.