Page:Nerciat - Le doctorat impromptu, 1866.djvu/22

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
13
LE DOCTORAT IMPROMPTU

cessaire pour que vous reçussiez d’avance… (ah ! bien innocemment de la part de mon cœur) l’échec le plus redouté par l’espèce épousante !… Voici, ma Juliette, comment tout cela s’est passé.

« J’étais partie, comme tu sais, sous la garde de cette fausse prude de Béatrix, mon ancienne gouvernante (devenue ma complaisante de bien des manières au couvent), et de plus escortée par le brave Rud’homme, ancien serviteur et compagnon des guerres de feu mon père. Voyageant ainsi, je ne pouvais qu’être bien tranquille, et quant à ma sûreté personnelle, et quant aux soins qui rendent plus supportable la fatigue d’une longue route. J’étais prévenue, par plus d’une lettre, que mon galant prétendu viendrait au devant de moi, de sa terre jusqu’à Fontainebleau, où pour lors la cour se trouvait.

« Point du tout. À une demi-lieue de là, je vois s’avancer contre la portière de ma dili-

2