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Page:Nerciat - Le doctorat impromptu, 1866.djvu/24

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LE DOCTORAT IMPROMPTU

val) parcourait, étudiait ma physionomie, et semblait vouloir marquer que ce rigoureux examen faisait partie du devoir de son ambassade.

« Je crus qu’il était honnête de proposer au personnage de descendre de cheval et d’entrer dans ma voiture. Il accepta l’offre avec transport[1]. Béatrix voulait lui céder sa place de fond ; il faillit s’y mettre ; cependant, par réflexion, il préféra le devant ; bref, me voilà face à face de l’ambassadeur, nos jambes mêlées, et lui, s’inclinant assez, soit impolitesse, soit effronterie, pour que son nez soit presque fourré sous la dentelle de mon ample chapeau. Rud’homme conduit le cheval délaissé, nous cheminons au petit trot vers le gîte.

« Naturellement je devais être curieuse de savoir ce que M. l’abbé pouvait être de plus que

  1. Défaut d’usage de part et d’autre ; mais on sait que la voyageuse est une provinciale, et M. l’abbé n’avait, comme on verra, nulle connaissance des belles manières.