de le faire passer tout entier au dedans de moi… Nous nous renvoyions réciproquement nos âmes du fond de nos poitrines, avec nos brûlantes haleines… Ô sexe trop fait pour nous, trop nécessaire à notre bonheur, comme Solange te vengeait par la conversion d’Érosie et la défaite de ta plus intrépide antagoniste !
« Cependant, chère Juliette, comme j’ignore si j’aurai le temps, avant l’arrivée du baron, de finir la tâche de ma confession, dont tu ne sais pas encore ce qui m’a rendue le plus coupable, je vais à bon compte t’expédier ce que j’ai griffonné. Trouve bon qu’en finissant je te demande humblement pardon, et t’assure que si les vapeurs de ma tête exaltée peuvent, en se dissipant, entraîner aussi la passion chimérique que tu m’avais inspirée, du moins mon attachement parfait et réfléchi conservera dans mon cœur plus sage une existence inaltérable. Adieu, Juliette, ton Érosie te couvre de baisers.»
À Fontainebleau, le 8 novembre 17**.