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LE DOCTORAT IMPROMPTU

donc, monsieur Cudard ! dis-je, en changeant brusquement d’attitude ; quel rêve pénible faites-vous donc là ! Vous me pressez à m’estropier ! Lui, pas un mot. Mais, ma chère, peins-toi ma disgrâce et l’excès de colère où je me mis ! La main que j’opposais en parlant se trouve à l’instant, ainsi que la moitié de ma place, souillée d’un flux visqueux, à peine connu, et dont j’ignorais surtout qu’aucun degré de plaisir pût faire couler une telle abondance. J’étais furieux. Mon coquin cependant n’eut pas l’air d’y faire la moindre attention, et, feignant à son tour un sommeil léthargique, il se mit à ronfler avec une telle maladresse et un bruit si outré qu’ils ne pouvaient faire illusion à personne.

« Le lendemain je roulais dans ma tête comment je pourrais, sans me compromettre à certain point, mettre sur le tapis mon aventure nocturne, et bien employer, pour nuire à Cudard, les dangereuses armes qu’il venait de me

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