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Page:Nerciat - Le doctorat impromptu, 1866.djvu/81

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LE DOCTORAT IMPROMPTU

tins, que même à bout portant elle paraissait à peine l’aînée de Saint-Elme. Beaux cheveux blonds, sourcils plus foncés au-dessus de deux grands yeux bleus, blancheur éblouissante, bouche de rose… des pieds, des mains en miniature[1], un son de voix aigu, mais plein de douceur… tout cela donnait l’air de la plus fraîche jeunesse, et personne ne savait aussi bien que Lindane en tirer davantage. De qualité, veuve d’un mari dissipateur qui l’avait, au surplus, rendue fort heureuse, elle s’était remariée par raison au marquis sexagénaire, nullement agréable, mais heureusement sans prétention, qui se prévalait on ne peut moins de ses droits d’époux, et qui semblait avoir à cœur de trouver dans sa femme plutôt une agréable compagne qu’une obéissante esclave. Au bout de

  1. Si parfois le petit conteur parle en homme formé, nous trouvons ici que se montre l’enfant manquant d’usage. Qui, comme lui, dans les bras d’une jolie femme, ferait (avec un peu plus d’expérience) la bévue d’en louer une autre !