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Page:Nerciat - Le doctorat impromptu, 1866.djvu/99

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LE DOCTORAT IMPROMPTU

l’un et l’autre ! — Le ton et le geste s’accordant pour lors à cette déclamation terrible, Cudard devenait d’une laideur effroyable. Je ne pus soutenir sa face de Gorgone ; je me jetai dans les bras de Solange ; nous nous embrassâmes en sanglottant. — Un moyen encore, ajouta fort tranquillement le monstrueux abbé ; vous ? ou lui ?…

En même temps le drôle eut l’adresse de marcher vers la porte, comme voulant nous dire : — Je ne vous laisse qu’une minute pour vous décider. Refusez-vous ? Je fais un éclat et vous couvre d’ignominie. Il ouvrait : — Arrêtez ! m’écriai-je, nous n’avons pas encore dit non ! Crois, Juliette, que cela m’était échappé bien involontairement, et sans doute par fatalité… Il se rapprocha. J’eus beau le sermonner, lui remontrer pathétiquement l’atrocité de son projet, l’impudence effrénée de son vice, digne du feu… — D’accord, répondait-il de sang-froid, et secouant négativement la tête ; j’avoue