main du prêt, je me suis fait rendre ces
quinze louis par un vieil oncle de madame
de Braiseval, assez sot pour être amoureux
gratis de sa banale nièce. Si le pauvre
diable savait à quel usage elle avait employé
cet argent, il se repentirait bien, ma foi, d’en
avoir fait le sacrifice. C’était pour récompenser
le solide service d’un sauteur de chez
Nicolet qu’elle venait de distinguer, mais
non pas comme mademoiselle Célestine
distingue le commandeur.
Célestine. — Si l’on jette des pierres dans mon jardin, gare la revanche ! Au fait : quand madame de Braiseval parlera de payer, il faudra lui donner quittance ?
Madame Durut. — Étourdie ! que dis-tu ? Il faudra recevoir[1].
Célestine. — Et si l’oncle a par hasard avec elle un éclaircissement ?
Madame Durut. — Il l’aura probablement. Où sont les hommes assez généreux pour obliger incognito ? Mais pour lors tu n’auras pas su, j’aurai négligé d’enregistrer cette recette et ne t’aurai prévenue de rien.
- ↑ Elle est un peu friponne, cette madame Durut.