“ mant brut qui bientôt aura, dans tes
habiles mains, tout l’éclat dont il est susceptible.
Tu m’as paru embarrassée parfois,
lorsqu’il s’agissait de fournir, pour
des passades, de robustes tapeurs ; tu n’as
pas toujours sous la main ce qu’il faut
pour cet objet. Voici un grivois que tu
auras pour un morceau de pain[1] ; tu
pourras l’attacher à ton établissement, il
y fera merveille : c’était le taureau du
canton. Les rouées, les patraques à
grands besoins te payeront fort cher un
pareil ouvrier. D’après cet échantillon tu
pourras établir une spéculation. Je suis
au centre de cette denrée, et, quoique sur
le point de m’absenter, je me fais fort de
t’en fournir une pacotille. Songe que tous
les moines manquent, et que tous les
laquais sont en passe de devenir des
- ↑ Cette lettre est bonne à lire pour avoir une idée du
profond mépris que certains nobles du haut vol ont pour
ceux qui, manquant de fortune demeurent confondus dans
leurs obscurs foyers avec ce que les mêmes demi-dieux
nomment des manants. N’en déplaise à l’insolent vicomte,
peu de hobereaux d’aucun pays de France s’accrocheraient
comme Trottignac à la plus vile ressource et justifieraient
ce que dit cette lettre de sa très-dérogeante
docilité.
(Note de l’Éditeur.)