pièce d’eau circulaire ; me voilà lancée
comme un lièvre, mais je ne cours pas si
bien. Cependant, désespérant de m’atteindre
assez tôt au gré de sa luxure, l’enragé
saute, et se met à traverser la pièce. C’était
fait de moi s’il n’allait pas étourdiment trébucher
contre le canal rampant du jet
d’eau, qui, s’écartant de la perpendiculaire,
le couche à plat ventre dans l’élément
détesté. Le pauvre diable en a par-dessus
la tête, et comme il est tombé rudement, il
ne peut être assez tôt debout pour éviter
d’avoir bu. Gervais[1] est là, par bonheur ;
il vient au secours du baigné, qui se désespère
d’avoir avalé de l’eau pour la première
fois, dit-il, depuis qu’il a quitté les pages. On
le porte chez lui, on le sèche, on lui panse
un genou écorché. Il se remet à boire, du
vin, pour le coup. On lui avait confié pour
ses menus besoins le doux et complaisant
Lavigne. Bientôt il s’enferme avec cet enfant
à double tour ; nulle force humaine ne peut
ensuite obtenir l’ouverture de cette porte.
Le maudit Berlinois a la cruauté de le
- ↑ On a eu l’honneur de le présenter au lecteur, page 106, second numéro.