grands héritages, et, loin de la cour, travaillait
infatigablement à augmenter encore
sa fortune. N’importe ; à peu près sûr d’obtenir
l’agrément de ma famille lorsque je
lui déclarerais mon désir d’épouser Eulalie.
je me livrai vivement à l’intérêt que sa préférence
avait su m’inspirer. Notre cour vit
avec plaisir croître notre mutuelle inclination,
qui promettait le bonheur de deux
familles considérées, dont l’une allait
rendre en faveurs ce que l’autre offrait en
richesses. J’étais alors de bonne foi, notre
mariage était consenti, l’on n’attendait plus
pour le terminer que l’arrivée de plusieurs
parents de ma fiancée, et notre état nous
faisant jouir de quelque liberté, j’avais avec
ma jolie future de fréquents tête à tête. Il
y en eut un plus particulier, infiniment propice
à l’amour ; je fus pressant et même
téméraire ; la sage, mais faible, mais aimante
et candide Eulalie ne put me résister : je fus
heureux.
Elle était plus raisonnable que moi sans doute quand, les jours suivants, elle me refusa net les faveurs que je lui avais surprises, m’assurant que, si elle n’avait aucun