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SEMER POUR RECUEILLIR.
de savoir que[1] du point où j’étais je découvrais
(à la faveur de mille petites ouvertures
irrégulières dont étaient criblés des
cartons qui tenaient lieu de grille à notre
loge), je découvrais, dis-je, une enceinte
circulaire d’ifs mêlés de jasmins d’Espagne,
percée de huit hautes arcades entre chacune
desquelles, au point milieu des trumeaux,
était élevée sur son piédestal une
- ↑ C’est à regret que nous allons excéder peut-être le
lecteur de détails descriptifs, mais heureux, sans lesquels
il lui serait impossible de se représenter fidèlement
la scène archi-priapique que nous entreprenons d’esquisser.
L’être peu sensible aux effets des arts, à ce résultat
harmonieux qu’on nomme magie, cet être frivole
qui ne lit nulle feuille que pour courir après quelque
gaillardise de fait ou de mot, peut franchir ici tout ce
qui menacera de l’ennuyer. D’autres lecteurs aiment à
se rendre compte de ce qui sollicite leur attention ; il est
bon que ceux-ci ne trouvent rien d’obscur dans une orgie
compliquée, dont le seul piquant n’est assurément pas
de mettre sept étalons à deux pieds aux prises avec sept
insatiables Messalines. Nous devons des ménagements
aux personnes délicates qui, susceptibles d’indulgence
pour toutes les folies que la séduction des circonstances
peut justifier, s’effarouchent avec raison des cochonneries
dont on peut les assaillir à brûle-pourpoint. Nous
rappellerons à tout le monde que les Aphrodites ou Morosophes
font profession d’être fous à leur manière, que par
conséquent leur histoire est celle d’une secte de fous ;
mais ce ne sont pas des brutes. Il convient donc d’établir
avec soin tout ce qui milite en leur faveur et peut donner
un sens à leur bizarre mais délicieux délire.
(Note du censeur, réviseur des feuilles)