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LES APHRODITES

La Duchesse (interrompant avec courroux). — Si l’on me manque de parole, songez à ne pas me manquer de respect !…

Madame Durut. — Ma foi ! madame la duchesse, si nous voulions, le décret du 19 juin nous dispenserait de bien des formes[1] ; mais à Dieu ne plaise que j’oublie mon devoir. D’ailleurs, vous connaissez le faible que j’eus toujours pour vous. Je veux la paix, et pour cela j’insiste pour que vous daigniez voir mon Alfonse.

La Duchesse (avec aigreur). — Ah ! c’est mon Alfonse ! Ces gens ont la fureur de se donner des noms… Eh ! madame Durut, pourquoi votre neveu ne se nomme-t-il pas tout uniment Nicolas, Claude, François ? Voilà ce qui convient tout à fait à des gens de votre étoffe.

Madame Durut (un peu piquée). — Vous verrez que je ferai débaptiser mon neveu pour enroturer ses patrons au gré de votre vanité ! quoi qu’il en soit, voyez-le ; qu’il se nomme Alfonse ou Nicolas, c’est un char-

  1. 1790. Ce fut la nuit de ce fameux jour qu’une poignée d’ivrognes biffa sans retour toute la noblesse passée, présente et à venir. Quel immortel service !