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LES APHRODITES


bosquet d’où sort la baronne, un ramage confus de baisers, d’accents, de soupirs, d’éclats échappés au délire des voluptés, comparable à celui que font au lever de l’aurore mille oiseaux habitants d’une forêt parée de ses feuilles nouvelles.

Une première bombe avertit enfin l’essaim dispersé que c’est le moment du feu d’artifice. On accourt de toutes parts, et l’on borde les deux tiers de la circonférence du grand bassin, lieu ordinaire de ce divertissement. Le ciel s’est voilé comme exprès. Peu, mais de l’excellent, c’est la règle établie chez les Aphrodites, et la sévère Durut a grand soin que, dans aucune partie de son administration, il n’y soit dérogé…

Du jardin on passe deux à deux dans la rotonde, qui n’est plus un salon d’ifs, mais un lieu de fête, décoré d’un ordre de seize colonnes ioniques gris de lin, à bases et chapiteaux blancs, avec l’entablement paré de festons de fleurs imitant le naturel. Une coupole analogue, élégamment enrichie d’arabesques, supporte, à son centre, un lustre simple, mais d’un goût exquis, figurant un cercle chargé de trente-deux