nite, lut tout un volume de je ne sais quel
rituel ;… mais rien n’y faisait. Il crut donc indispensable
d’attaquer l’esprit malin jusque
dans son plus secret retranchement, et d’y
verser à grands flots son chrème naturel
épiscopal. Il y eut un moment d’espoir,
mais le diable eut bientôt repris le dessus.
Sa Grandeur se flatta que la fréquence de
la confirmation qu’il venait de m’administrer
suffirait pour ma délivrance ; mais le
saint homme n’y put fournir que quatre
jours : le cinquième il assembla le chapitre.
La question amplement débattue, mes dépositions
contre Satan entendues, mon état
d’embrasement et d’obsession vérifié, on
arrêta que tous et chacun allaient tour à
tour prier et opérer contre le malin. Ainsi,
tandis que, prosternée devant le Seigneur,
je recevais de chacun des chanoines la plus
vigoureuse conjuration qui pouvait dépendre
de lui, les autres faisaient retentir la
voûte de la salle capitulaire des oraisons
ordinaires en pareil cas. Mais ce second secours
spirituel n’eut un plein effet que pour
ce jour-là ; c’eût été tous les jours à recommencer ;
or, le soin de me délivrer n’était
pas l’unique affaire du chapitre.
Page:Nerciat - Les Aphrodites, 1864.djvu/385
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
11
EST-IL POSSIBLE ! POURQUOI NON ?