voyant si candides, si béates, qu’un jour
nous aurions cet entretien-ci ? Que tu sois
devenue galante, rien d’étonnant ; tout le
monde disait de toi : “ Cette Agathe sera
un jour une maîtresse-fille. Voyez, à quinze
ans, comme elle a déjà de la taille et de la
gorge ! C’est déjà bon à marier. „
La Durut. — Et ils avaient raison.
La Comtesse. — J’étais une chafouine, moi ; ma vilaine bonne me reprochait mon museau de sapajou, ma dorure, ma petitesse ; il semblait à la sotte femme que, pour faire honneur à son éducation, j’aurais dû grandir comme la chenevière, et me déroussir ! Telle que j’étais, j’ai fini par ne pas mal tourner pourtant. Si l’on voulait me le disputer… (Elle tire un livre de sa poche.), voilà de quoi leur répondre.
La Durut. — Qu’est-ce que cela, s’il vous plaît ?
La Comtesse (le baisant). — Les titres de ma gloire, le bienheureux dépôt des noms des quatre m… Mais non, je veux que tu devines, Durut. Là dedans sont inscrits, sans en avoir omis un seul, tous ceux qui ont eu l’honneur de m’avoir…