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LES APHRODITES

Vis-à-vis dans une pareille niche, est un tableau de même grandeur, mais d’une touche plus ferme, représentant le seigneur Loth, d’insensible et luxurieuse mémoire. On l’y voit levrettant vigoureusement dans une caverne sa brune fille aînée, tandis que la blonde cadette, debout sur le grabat où l’on travaille si bien sa sœur, et jambe de çà, jambe de là, vidant une coupe de vin, est troussée sous les yeux de son vertueux père, à qui, la ceinture en avant, elle fait un surcroît de moustaches du duvet naissant de ses jeunes appas. On lit au bas : Notre Père, qui êtes aux cieux !

Enfin, dans le fond, en face de l’entrée, on voit, au-dessus d’une espèce de buffet que l’ingénuité pourrait prendre aussi pour un autel, la tentation de saint Antoine, exécutée en bas-relief, d’un habile ciseau. La composition de ce morceau, quoique assez simple, fait honneur à l’imagination de l’artiste.

Belzébuth et sa femme (lui velu, cornu, affreux ; elle fort jolie, mais ayant l’air d’être diablement coquine) sont venus surprendre le saint ermite pendant son