devant valet de chambre du prince, et très-adroit
manipulateur, taillait ; cet homme
avait le mot : à chaque taille, deux cartes
connues devaient gagner chacune quatre
fois. Le prince, de moitié avec la baronne,
pontait sur ces cartes avec vingt louis. On
conçoit que ces associés ont eu bientôt fait
sauter la banque. L’or évanoui, les bijoux
de prix ont paru : “ Dernière taille. Cette
montre contre trente louis… „ Perdue.
“ Cette bague contre les soixante… „ Perdue.
“ Cent vingt louis contre ce brillant… „ Le
brillant à tous les diables. Et le banquier
de jouer, tout au mieux, le déchirement, le
désespoir !… Bref, maison nette. Il sort
furieux et de l’air d’un homme qui va se
tirer un coup de pistolet. Le jeu fini, les
associés partagent… “ Madame la baronne,
va mon gain contre le vôtre, à rouge ou
noire ?… „ Le coup est fou… La baronne
hésite,… ose pourtant : “ Rouge ! „ Elle a
gagné. La coupe était sûre : dans un talon
qui se trouve là, comme par hasard, toutes
les cartes rouges étaient au-dessous, les
noires au-dessus. Quant à la galerie, tel
avait gagné, tel avait perdu, sans toutefois
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COMME ILS SE CONSOLENT.
III.
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