dans les traités ; vous n’êtes point ici pour
moi.
Le Comte. — Laissons, mon cœur, ces subtilités de délicatesse. Il y aurait moyen de bien mieux employer les instants. (Il chiffonne le fichu.) Si vous m’aimiez un peu…
Célestine (défendant faiblement sa gorge.) — Nous ne nous connaissons point, pourquoi vous aimerais-je ?… Vous êtes joli cavalier, pourquoi ne vous aimerais-je pas ?
Le Comte (s’animant). — Elle est divine ! Il y a un siècle, belle enfant, que tu me trottes en cervelles ; mais tu as précisément une de ces sorcières de mines qu’il faut chasser de son imagination comme la peste, si l’on ne veut pas s’enfiévrer.
Célestine. — Pourquoi, s’il vous plaît, me chasser si fort ? Sachez que j’aime beaucoup, moi, qu’on se passionne un peu pour mon petit mérite… Mais voyez donc comme il m’accommode ! (Les tétons sont au pillage.)
Le Comte. — Un baiser, ma petite reine.
Célestine. — À la bonne heure ! (Elle le donne.)