vant les arts agréables. Il était très-bon musicien
et dessinait avec grâce. À la faveur
de ces talents, il était reçu dans plusieurs
maisons plus ou moins austères dont les
portes ne se fussent point ouvertes (du
moins le jour) au simple plumet, et surtout
au mousquetaire noir… Au nombre de ses
plus intimes connaissances étaient deux
dames, mère et fille : la première, étourdie
par nature et par ton, poëte assez ridicule,
catin surannée qui depuis dix-huit ans ne
s’en croyait toujours que dix-huit ; la
seconde, désirable jouvencelle pleine de
sens, peignait avec un vrai talent ; elle avait
de plus dans le cœur le germe de tous les
jolis vices qui sont de la compétence du
beau sexe. On pourra juger du degré d’esprit
fort et d’impudence de ces Antées
(c’était leur mot) quand on saura que la
mère trouvait très-bon que mademoiselle
Fleur[1], qui se consacrait au genre de
l’histoire, étudiât d’après la nature vivante
et le nu. Il prit soudain à l’ingénieuse Fleur
l’envie de peindre la mort d’Adonis. Ma-
- ↑ Nom de société.