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LES APHRODITES


tant de ses vœux ; la détournant en un mot tout à fait des voies du salut, il la ramène, grand train, sur le penchant rapide qui conduit à coup sûr aux éternels abîmes de l’enfer ! Dès lors, mère Conception déteste un état ci-devant chéri. Elle abhorre ses serments et ses chaînes. Son consolant, son infatigable père spirituel meurt, on ne sait à propos de quoi, si ce n’est peut-être des fatigues de la direction fortunée ; car plus d’une révérende mère avait part à l’extension abusive de ses onctueux devoirs.

Pour comble de malheur, un noble poupet, épaulé par des douairières de Versailles, à peine sorti du séminaire, frêle, grêle, blême, à la poitrine délicate, vivant de pâte de guimauve et de sirops, succède, contre le vœu du couvent, au personnage le plus essentiel.

On enrage ; un désespoir secret s’empare de plusieurs. La révérende mère Conception est la plus outrée ; il se prépare une révolution, où se conjure notre héroïne, à la tête : elle souffle l’exaltation dans les cœurs trop lents à s’enthousiasmer d’audace et de liberté. Bref, une belle nuit, le