bulants, et s’aida pendant six mois de toutes
les ressources que comporte la profession
d’histrionne. Alors ce n’étaient pas les heures
sacrifiées au public écoutant qui rapportaient
le plus à l’inhabile actrice, mal payée,
quelquefois sifflée dans la salle : c’était dans
son taudis qu’elle recueillait des éloges flatteurs
et faisait de passables recettes. Hélas !
avant d’avoir songé à faire quelque épargne,
elle se vit à ce degré d’embonpoint avec lequel
on ne peut plus représenter sur la scène
une vierge, sans causer un fou rire aux
spectateurs. Il fallut donc se séquestrer et
renoncer aux appointements par mois qu’un
pauvre diable de directeur ne pouvait conserver
à sa pensionnaire inutile. Elle se
traîna furtivement jusqu’à Paris, où son
genre de peindre n’était pas de nature à lui
procurer le pain quotidien. Elle se vit donc
réduite à vivre du travail d’une main légère
et douce qui, la nuit, sous l’épais feuillage
de certaines allées, distribuait des plaisirs
imparfaits mais sans danger, pis aller clandestin
des avares, des honteux et des pusillanimes.
À travers l’infinité de connaissances qu’on