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LES APHRODITES


un coup d’œil jeté, notre friponne recule avec une feinte frayeur et se jette contre sir Henry, de l’air d’être vivement frappée…

— Approchez-vous, lui dit-elle en tremblant, et contemplez ce que je viens de voir.

L’Anglais obéit et voit, couchée sur une espèce de lit de repos, l’affreuse figure d’une femme aux trois quarts nue, décharnée, ridée[1]… Le squelette vivant est coiffé d’une espèce de bonnet en pain de sucre, surchargé d’espèces d’hiéroglyphes de diverses couleurs. Une manière de scapulaire ou d’étole passée autour du cou rassemble (entre deux peaux jaunâtres, en forme de sac, restes de vieux tétons) sept plaques triangulaires de métal. Aux bras, aux jambes, sont des bracelets formés avec des plaques à peu près semblables. Devant ce hideux objet est une table sur laquelle on voit ouvert un immense in-folio : d’un côté sont quelques fioles, d’un verre noir,

  1. C’est, en un mot, une mendiante des environs, presque centenaire, qui joue pour quelques écus ce personnage, et doit représenter Nécrarque dans l’état de crise dont Célestine a parlé.