dra bien sans doute, avant de se coucher, venir
voir les chevaux qu’on a conduits ici pour lui ?
— Des chevaux pour moi ! que voulez-vous
dire ? — Les chevaux que M. le chevalier a fait
acheter chez Rossmann, et que cet homme a pris
la peine lui-même d’amener ici. — Quel conte
me faites-vous là ? — Je ne sais si c’est un
conte, mais je sais fort bien que j’ai dans mon
écurie deux jolis chevaux pour M. de Kerlandec
et que j’en ai donné mon reçu. — À la
bonne heure ! Mais comme je meurs de sommeil,
et qu’on verra probablement demain que les
chevaux ne sont nullement pour moi… — Tant
pis, monsieur, car ils sont charmants, jeunes
et, je crois, excellents, quoique la réputation du
maquignon ne fleure pas comme baume. — Je
ne descendrai pas : bonsoir. »
« Cependant ces chevaux donnaient de la tablature à mon esprit. Je pensai d’abord que ce pouvait être une galanterie de votre part « Mais, me disais-je aussitôt, à quoi bon Félicia me donnerait-elle, en propriété, des chevaux, quand elle me permet de disposer de tous ceux qu’elle a ? Cependant je suis peut-être le seul au monde qui se nomme de Kerlandec… et je ne connais encore presque personne à Paris… » Un sommeil bien nécessaire mit fin à mes calculs.