Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/111

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
89
MONROSE

« L’abbé, qui logeait à quatre pas de la salle des Italiens, me vit de son entresol, parut à la porte avant que mes informations fussent achevées, et vint me dire qu’il n’était pas temps encore que je descendisse de voiture. « Au surplus, vous êtes exact, observa-t-il, souriant avec épigramme ; mais modérez cette impatience, mon cher chevalier. Nous ne verrons pas nos dames de sitôt. — Comment ! répartis-je avec trouble ; serait-il survenu quelque obstacle ? — Non, non : calmez-vous. Leur usage est de n’arriver que vers le milieu de la première pièce ; jamais elles ne voyent finir la dernière. On aurait grandement le temps de faire un tour de boulevard. » J’eus vraisemblablement l’air de goûter peu cette proposition, puisque aussitôt, se ravisant, l’abbé reprit, avec encore plus d’espièglerie… « Pourtant non : je crois que nous ferons encore mieux d’aller attendre de pied ferme là-haut. »

« Il n’y avait encore ni spectateurs, ni lumière : c’était ce dont Saint-Lubin avait la malice de vouloir m’assurer ; j’en fus, à vrai dire, un peu confus, d’autant mieux que mon introducteur affectait de se tapir, comme s’il avait craint d’être pris pour un badaud par quelques freluquets qui lorgnaient du parterre.

8.