Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/113

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
91
MONROSE


verrez au surplus chez elles des gens de haut parage et, en tout, la meilleure compagnie[1] ; mais, en revanche, vous n’aurez pas l’agrément de vous y rencontrer avec des sourds et des confesseurs. Je suis peut-être le seul enfant perdu de Paris qui soit ancré dans cette société, composée de roués charmants et d’étrangers, moins aimables, qui, par leurs respects et leurs soins, rachètent l’ennui que procure parfois leur apathie ou leur gaucherie à singer les Français ; il vient aussi dans cette maison des gens à talents, des femmes intéressantes et d’un commerce fort agréable… À propos, je suis chargé de vous dire que nous soupons. — Chez ces dames ? — Assurément, c’est sans façons, dans un certain ordre, qu’on fait connaissance, et dès qu’on se convient, on sait abréger la marche des liaisons. — Mais, je n’ai nullement l’avantage d’être connu. — Connu, chevalier !

  1. Les parasites, les intrigants dans le genre de Saint-Lubin donnent à plein collier dans les titres et les marques de distinction qui feraient, en effet, les gens de haut parage et de bonne compagnie, si l’abus dans ce genre ne l’emportait pas à peu près sur l’institution elle-même. Le fait était qu’il venait chez ces dames des personnes titrées et décorées : on verra si toutes étaient à la lettre de haut parage et de bonne compagnie. Le carnaval ne dure à Venise qu’un certain temps : à Paris quantité de gens gardent leurs masques toute l’année.