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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/118

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MONROSE


enfin au point de me mettre, je crois, à l’unisson de leur agaçante folie. À mesure que je prenais (cela se voit si bien !), j’étais plus content de moi-même ; bientôt après, je ne pus plus douter qu’on ne le fût de moi.

« La seconde pièce avait à peine interrompu notre galant entretien, que madame de Belmont dit gaiement à son amie, en fort mauvais anglais et à mi-voix : « Il est précisément tel qu’il me le faut… — Et tel qu’il me le faut aussi, lui répond madame de Floricourt dans la même langue, prononçant encore plus mal. — Mais entendons-nous, Floricourt : je le veux ! — Je le veux aussi ! — Cela n’est pas juste, je suis vacante. — Qu’à cela ne tienne, je le serai demain. — Mais j’ai parlé la première. — J’y ai pensé, moi, dès l’autre jour. — Sauriez-vous l’anglais, par hasard, M. le chevalier ? interrompit, comme par distraction, l’abbé, sans regarder et tourné vers le théâtre. — Je comprends quelques mots, » lui répartis-je, ne voulant pas me vanter de tout mon savoir, de peur d’embarrasser ces dames ; mais j’en disais assez pour prendre sur elles quelque peu d’avantage. Elles se retournent aussitôt, me regardent un moment, riant comme des folles de leur inutile finesse et se cachant derrière leurs éven-