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MONROSE


ces dames, dont je connaissais fort bien le catinisme, le récit de mon cher neveu me fit illusion : il venait de me frapper d’une idée de plaisir si vive ; ce joli boudoir, le groupe de ces trois délicieuses figures, le caprice de leur enlacement, l’excès de leur abandon… tout cela se peignait d’une manière si piquante… Il montait du rouge à mon visage… D’involontaires mouvements trahissaient une voluptueuse agitation… Le fripon s’en aperçut et… je ne pus éviter qu’il me fît, avec la pétulante ardeur d’un franc moineau, ce qui venait de rendre sa Belmont si complètement heureuse. La seule différence du lot de cette belle au mien fut qu’étant seule, et les bienfaits du désir que je pouvais moi-même inspirer, et ceux de la réminiscence, et les transports, et les baisers… tout fut pour moi sans partage.