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MONROSE


Les réflexions de cette femme étaient vraiment bien de mise après ce qui venait de se passer au boudoir ! » Monrose ne chercha pas à la justifier. Très-attentif à ne point me déplaire, il baissa les yeux et poursuivit ainsi sa narration :

« À peine avions-nous passé quelques minutes autour des joueurs de bouillotte, qu’à travers la porte mystérieusement entr’ouverte, d’Aspergue fut appelé par madame de Moisimont. Il courut : on referma.

« Cependant nous comptions des yeux nos personnages : l’admirateur d’écrans et Saint-Lubin, remplaçant au jeu de madame de Flakbach, et son nouvel esclave, Moisimont, que nous avions trouvés roucoulant nez à nez sur l’ottomane, il ne manquait dans le salon, avant l’éclipse de d’Aspergue, que madame de Moisimont et le docteur. Quoi donc ! serait-ce bien ce grotesque esculape, en dépit de sa bedaine, de ses pots-à-beurre, de sa perruque, etc… Quoi ! ce serait lui qu’une petite-maîtresse de province viendrait de violer ! Quelle apparence pourtant qu’une telle figure eût jamais fait une passion, qu’elle fût encore venue à bout de rallumer à l’instant un voluptueux désir ! D’ailleurs, ces gens-là se connaissent de longue date ;