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Page:Nerciat - Monrose, 1871.djvu/159

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MONROSE


unique de ce grand secret qui piquait, notre curiosité. « Elle voulait, disait-elle à d’Aspergue, le prier d’une commission de quelque détail dont il était impossible de lui parler devant tant de monde et si tard. » Mons d’Aspergue, qui, malgré sa tiédeur naturelle, n’est pas plus qu’un autre exempt de fatuité, se sentit vivement chatouillé par cette invitation, d’un heureux présage pour certain amour intermittent, dont une ou deux fois par mois il pétillait quelque faible étincelle en l’honneur de madame de Floricourt, bien éloignée au surplus d’y prendre garde avec intérêt. L’invité, dans un de ses moments de rare chaleur, répondit que bien qu’il eût formé le projet de dîner à l’autre extrémité de Paris, chez des gens qui l’attendaient de jour en jour depuis une semaine, il différerait encore de remplir ce devoir, puisqu’il allait être assez heureux pour se voir employé par la personne de l’univers qu’il respectait le plus et qu’il était le plus jaloux de servir. Son enthousiasme alla même jusqu’à baiser le gant de la belle dame, avec assez de mouvement pour qu’on pût s’en apercevoir.

« Assurée de son homme, madame de Floricourt venait pour me retenir aussi, mais la divine Belmont l’avait déjà prévenue. « Cheva-